Lors de l’application professionnelle pour le DESS « communautés virtuelles… » faite en 2006, j’ai travaillé pour une association dont l’objectif était de dynamiser son fonctionnement.
J’ai été amené à récolter de l’information sur cette association à partir de plusieurs sources différentes. Le responsable de l’association, mais aussi des membres dont certains avaient fondé l’association. J’ai procédé à des entretiens ainsi qu’à des enquêtes.
Il a fallu ensuite trier l’ensemble des données récoltées afin de pouvoir produire un état des lieux de l’existant et procéder à une analyse des besoins émergeants.
Pour cela j’ai construit une carte conceptuelle avec CMAP tools. Construire la carte m’a permis de classer et de mettre en valeurs ces informations. Quand j’ai eu fini cette carte, ce qui m’a pris une bonne quinzaine de jours (de la lecture à la mise en forme), j’avais une vue exacte de l’association et le travail était quasiment terminé (rétrospectivement, c’est ce que je pense). Il m’a juste fallu ensuite terminer l’étude d’avant projet.
Cette carte est d’abord une construction à usage interne. C’est un discours que je produits pour moi-même et ensuite pour l’association. Il est difficile, je pense, pour un lecteur étranger au contexte d’en comprendre le sens.
Une grille de lecture rapide permet de distinguer trois zones de besoins : la première autour du besoin de visibilité, besoin d’un lieu et besoin de communication numérique. La seconde zone s’intéresse aux besoins d’actions favorable à l’interaction. Enfin la dernière zone de besoins tourne autour de l’humain et de l’implication.
On retrouve ici des problématiques associatives classiques.
Ce qui est intéressant c’est la démarche. Il s’agit de construire une connaissance de l’association pour moi, c’est à dire de structurer en un tout cohérent des informations en provenance de différentes sources qui ont des intentions affichées ou cachées qu’il fat déterminer.
Il s’agit ensuite de construire une vision de l’existant et des potentialités. Ce faisant, en construisant la carte, je mets aussi beaucoup de moi, même si je part du postulat d’objectivité. Classer et organiser n’est jamais objectif et dépend toujours de celui qui décide des critères d’organisation.
Créer cette connaissance, me permet aussi de réfléchir et d’agir, en l’occurrence ici, de continuer l’étude d’avant projet. De ce fait, la carte est une base d’apprentissage qui vise à changer ce que je sais comme ce que sait l’association. Mettre à jour engage le changement. Et le fait que cela soit moi qui mette à jour est aussi une action que je mène sur l’association. Je suis un acteur du changement. En ce sens, la carte est le territoire ! Elle est agissante. Toute carte sémantique a ce potentiel de changement inscrit.
Rendre visible et designer cette visibilité est une action qui transforme ce que l’on met en exergue.
Quand je veux parler de ce travail effectué, cette carte vaut tous les discours. De par son aspect imposant, elle donne une indication du travail effectué en même temps qu’elle en « impose ». C’est un outil de communication et de valorisation. Ce n’est pas l’objectif recherché au départ mais cette dimension communication est présente. C’est aussi la raison de cet article.
Enfin, je suis capable, aujourd’hui encore, de produire le discours associé à cette carte. Il est probable que le travail impliquant produit à cette époque y est pour une bonne part. Mais je pense également que la carte soutient la mémoire.